samedi 5 septembre 2009

Jacques Roudil : Sounet - 1660...circa

Le XVII ème siècle ne fut pas vraiment l'âge d'or de la littérature dans les parlés d'Oc... Les langues "vulgaires" parlées par la population sont assez peu connues, du fait de la quasi seule transmission orale ! Par contre ce siècle fut sans doute celui de l'âge de d'or, de l'accomplissement de la langue, époque où nul ne pouvait l'ignorer!
L'exemple que nous e donne Jacques Roudil, sur la langue de Montpellier est spectaculaire. Avocat, protestant, descendant d'une ligne de gens de Robe & d'impôts, Jacques Roudil est un témoin inattendu mais fondamental de la culture Clapasienne... Il fut méconnu jusqu'à la moitié du XIX ème, & remis à la lumière dans les années 1980 par des bibliophiles montpelliérains...
L'extrait que je propose aujourd'hui est "sounet" sur la culture du vin ( c'est la saison)... Au delà de la poésie, ce qui est remarquable c'est la langue utilisée avec des finales en "O" pour les féminins, à contrario des finales en "A" utilisées par les félibres du XIXème, ainsi que l'abbé Favre dans son "Seti de Cadaroussa"... La graphie est une question cuisante, mais là se pose la question, non pas la question de la transcription mais celle de la langue ? Qu'elle langue à Montpellier au XVII ème ?


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Jamay non ay doumit dessus lou moun Parnasse
ni begut de la fon de l'emploumat Roussi,
S'ieu rime cauque pau, demandés pas coussi
La Naturo et lou vin m'an fach aquelo grasso.

Jamay l'aiguo d'un rieu, per tan de bé que fasso,
noun pot pas d'un soulas faire un gay san soucy
a qui es fat quan nay, cau pas de medecy
lou sen nés pas un fruch que se vende a la plasso.

La Naturo en naissen nous inspiro quicon
que vau may milo fés que l'aiguo d'helicon,
pioy l'home en se fourman d'un bon plot s'embraiguo.

Ansin l'on se fa poeto, et que vou ben rima
au pus matin levat dau milhou deu chima.
Jamay n'i agut bon vers d'un home que beu l'aiguo.

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