jeudi 30 avril 2009

Un site troglodyte en Provence : Lamanon

Par ces beaux jours de printemps qui se profilent, une destination en dehors des sentiers battus dans un beau village provençal : Lamanon.
Site extraordinaire entre Durance Crau & Alpilles, en pensant à cette promenade me sont revenus les mots de Mistral :


Autant liuen que me rapelle, vese davans mis iue, au miejour, eila lin, uno bancado de mountagno que, dóu matin au vèspre, si mourre, si calanc, si bause si valoun, quouro clar, quouro encre, bluiejon en oundado. Es la cadeno dis Aupiho, encenturado d'óulivié coume uno roucaredo grèco, un veritable miradou de glòri e de legèndo.


D'aussi loin qu'il me souvienne, je vois devant mes yeux, au Midi là-bas, une barre de montagnes dont les mamelons, les rampes, les falaises et les vallons bleuissaient du matin aux vêpres, plus ou moins clairs ou foncés, en hautes ondes. C'est la chaîne des Alpilles, ceinturée d'oliviers comme un massif de roches grecques, un véritable belvédère de gloire et de légendes.



Et surtout dans ce massif ne pas oublier la chapelle de St Jean, édifiée sur un tumulus où s'entrecroisent toutes les civilisations qui vécurent en Provence ( Grecs Romains Celtes Ligures... & chrétiens)

Lydie Wilson DE RICARD : LA FIGUIEIRA


Dulciorella Lydie Wilson DE RICARD (1850-1880) Epouse de L.-X. de Ricard que nous avons évoqué ce mois ci. Duciorella fut probablement l'une des premières poétesse "étrangère" (écossaise d'origine) à utiliser une langue d'Oc. Elle disparu très jeune en nous laissant un reccueil de poème dont vous nous proposons un extrait.


LA FIGUIEIRA

Quand tourna lou cel se fai d'or
E que vermelha, enramelada,
La jouina Prima, capelada
De flours, et de flours sus soun cor,
Escavarta (1) barbasta (2) e tor (3)
Emb una caudeta alenada,
A la primièira brésilhada (4)
Que canta que l'Iver es mort,
La Figuièira, reina de l'hort
Belament s'es derevelhada.

Desengrepesits (5), sous chimels
Courra de brasses de droulletas
Que cargoun sas plenas dournetas (6)
S'enauroun lisses, blanquinels,
As poutouns das raisses nouvels.
Fresinantas (7), freulas aletas,
Pioi espelissoun las fiolhetas
Dirias pas de poulits aucels,
D'issams joucats e jougarels
De capignousas parruchetas ?(8)

Quand vesès lou blat canelar (9),
Long de las brancas imourousas (10)
Las flours carnudas e courousas (11)
Acoumençoun de boudenflar (12)
Se res las ven despecoular (13)
N'i aura de figas ! - audourousas,
Gentas poupetas melicousas
Qu'un lach ambrenc (14) ne vai coular
A degouts, per assadoular
Las bestioletas tetadousas.

E pauc à pauc, de rescoundous,
Joust lou grelhage que roundela (15)
L'esmerauda de sa dentela
En de ventais amagadours,
Vairoun en boucienflant, las flours :
N'i a que sourit de seda roussela ;
N'i a d'una tencha palinela ;
D'autras passoun, emb soun blaus (16) dous.
La nioch, quand tremuda en velous
Soun azur priound que s'estela.

Ara, Julhet cauma lou cel,
Lou mes auri (17), lou mes segaire 1
E trioumfant, l'aubre à l'esclaire
Luseja que fa parpantel !... (18)
L'envertouioun (19) d'un laugè vel
Brounzinarel e varalhaire,
Vouletouns (20) venguts de tout taire
Tant, que lou que s'accosta d'el
I es avis qu'emprès (21), quauque abel (22)
Estuba (23) e fai zounzounar l'aire.

Car s'apound (24) an aquel cascal (25)
L'alenada mola e sucrada
De cada figa amadurada,
Qu'entredourbis au gai dardal
Soun rire goustous e pourpral.
- Zou ! mousca, abelha afiroulada (26) , !
Zou ! dan valat e de la prada.
De la garriga e dau trucal (27),
Acouitas-vous ! d'amount, d'aval !
Es l'oura de la buscalhada ! ...



Au Bord du Lez., Paris-Lemerre. Ed. 1891


(1) Chasse. -- (2) Aubièiro (gelée blanche). -- (3) Glace. -- (4) Gazouillis.
(5) Délivrés de l'engourdissement causé. par le froid. (6) Petites cruches.
(7) Frémissantes. (8) Perruches taquines, querelleuses. (9) Pousser en tuyaux.
(10) Souples (X. de Fourvières). (11) Polies, brillantes. (12) Gonfler.
(13) Détacher. Litt. : couper le pédoncule. 04) Ambré. -- (15) Arrondit.
(16) Bleu. (17) Doré. (18) Eblouit. (19) Environnent, entourent.
(20) Petits vols. (21) Enflammée, en ignition. - (22) Ruche. -- (23) Parfume.
(24) S'ajoute. - (25) Murmure (En langage de la mer nomme une petit coquillage qui se colle sur les roches & les moules) . - (26) Alerte. (27) Hauteur.

mardi 28 avril 2009

Mestré Prunac : LOUS CÉZÊS DÊ MICHANTA CUIOCHA


Nous avons déjà évoqué Mestré Prunac cet écrivain sétois pré-félibre, témoin de son temps, à la graphie incomparable. Dans cette poésie moraliste, à l'image de la vie de l'homme la métaphore sur les pois-chiches mal cuits & par là même des troubles qui s'en suivent, est désuète aujourd'hui.
Malgré tout, elle nous renvoie, au delà de son style, à une humanité, à une société sans repère qui vient de sortir de presque 60 ans d'obscurantisme & de troubles graves (révolution, empire, restauration, monarchie de juillet, seconde république avortée...).
Au passage l'on sent, à peine, ce sentiment anti-clérical tellement typique de cette partie du Languedoc du bord de mer. Je n'oserai pas le parallèle avec l'évolution actuelle, mais l'humain est humain, & rien de nouveau sous le soleil...


LOUS CÉZÊS DÊ MICHANTA CUIOCHA


Jout un ciel brïan dé clartat,
Tout nay, tout flouris é tout grana;
La terra es un can séménat
Dé bonna é dé michanta grana.
Sas flous, sous fruis an un parfun
Qu'embaouma lou qué s'en approcha;
Mais rancountran din soun légun
Dé cézés dé michanta cuiocha.

Din I'umaina souciétat,
On vey dé gens qué la sagessa,
L'esprit, la douçou, la bountat,
Lous met pu naou qué la noblessa;
Mais vézen fossa bèous espris,
Chez quaou la rézou souven clocha,
Qué soun, per lou maou daou péïs,
Dé cézés dé michanta cuiocha

Oratus, qué distribuas
Lou pan bénit dé la paraoula,
Qué, per vostré zèla, attiras
Dé chrétiens à la sainta taoula,
Per entendré vostrés discours,
Près dé vaoutrés la foula approcha;
Mais quaou soun lous qué fan lous sours?
Lous cézés dé michanta cuiocha.

Pèras aou cur trop indulgen,
Qu'à vostrés enfans lachas brida,
E qué d'un paouquet trop d'argen
Yé ténès la boursa garnida,
Un jour pourias n'estrés fachas !...
En yé grayssen antaou la pocha,
Né fazès, per vostrés pécas,
Dé cézés dé michanta cuiocha.

Quand, d'una man pléna dé flous,
L'ymen courouna nostra testa,
Crézen, dins aquel jour érous,
Dé passa vostra vida en festa:
Mais sé l'amour, trayté é sanjan,
Dé nostre féblé cur déloja,
Din nostré maynagé trouvait
Dé cézés dé michanta cuiocha

Lous plours, enfans dé las doulous,
Lou maou, la mizèra é la péna,
Tout cé qu'apélan rouzigous,
Es dé légun d'aquella ména.
Lou qué souffris din lou tourmen,
La fenna qué, pécayré, accocha,
Embalou,dins aquel moumen,
Dé cézés dé michanta cuiocha.

Per tan qué prenguen dé plézis,
Qué jouïguen d'aquesta vida,
Qué né faguen un paradis,
Entenden una vouès qué crida :
« Enfans, daou bon ten proufitas,
Car per darriès la mor nou cocha »
E nou couvida d'un répas
Dé cézés dé michanta cuiocha.


Septembre 1849


illustrations Armanac Cetori 1913 (collec perso)

samedi 25 avril 2009

Dimitri Mélissas : Le silence est espace

Se taire & lire ou peut être écouter : silence !!!

Le silence est espace, non pas au sens géométrique mais métaphysique du terme. Il est cette ré-flexion matricielle, cette regressio ad uterum, totalement intime par laquelle s’articule le travail de la conscience.

Il n’y a pas de conscience pure, comme le prétend à tort l’orientalisme, mais une « conscience de ». C’est à l’orée du « de » que s’installe le silence, que « se fait » le silence, prélude au silence instrumental.
Espace et instrument, le silence pose- Heidegger dirait « appelle - un monde intime au sein duquel il se mue en instrument. C’est par lui qu’est posée la parole à l’instar de l’étant qui procède de l’être.
Sans silence, pas d’éclosion de l’étant. Pas d’origine d’une présence dont la grâce est engendrée dans le ravissement du silence.
Le silence n’est donc pas un vide, un vide est creux, c’est un passage, un tunnel, une grotte, un trou noir, une matrice, un réceptacle sans plus. Le silence est berceau de fécondité, d’attente, c’est l’ expir fécondant.
Il « est » avant ce qui sera manifesté. Il est coulisse de l’être.
Il est présence.
Mais faire silence ne veut pas dire être muet. Le silence est signifiant, le mutisme ne signifie rien personne. Il est absence.
Ce monde est celui de la communication. Cette dernière n’implique a priori aucun échange, elle délivre un message sans plus. Elle veut convaincre et dans convaincre il y a vaincre. Cette communication est l’expression verbale d’un mutisme intéressé.
Le silence est, lui, prélude au logos, la parole. La parole est l’expression de l’étant, la vision de ce qui procède de l’être. En allemand sagen (dire) et sehen (voir) ont la même racine.
La parole permet de « voir » ; elle n’est pas « là » pour vaincre mais pour se faire voir – et donc reconnaître - par l’autre. Elle est une apparition dont l’apparaître est le moi le plus profond.
Cet espace instrumental, nous le retrouvons dans la littérature sacrée :

Rois 6-7 : « On n’a pas entendu le bruit du moindre marteau, pic ou autre outil de fer durant toute sa construction (du Temple de Salomon). »
Jésus devant Pilate qui lui demande ce qu’est la vérité et qui se tait.
Le Prophète silencieux des musulmans, celui chez lequel on vient contempler le silence.
Plus prosaïque : la femme silencieuse, don de Dieu, dans l’Ecclésiaste.

Nous demandons aux jeunes de faire silence. N’est-ce pas trop leur demander ?
Ce devrait être le propre de vieillards blanchis sous le harnais et qui ne doivent plus parler pour dire.
Les jeunes confondent silence et mutisme. Détrompons-les !
Et qu’ils se détournent du babil, de ces paroles vaines et inutiles, de ces remplissages de vides que trop souvent nous sommes forcés d’entendre et de subir !
Notre temps profane n’aime pas le silence, le bruit alentour le détourne d’une angoisse qu’il ne peut plus assumer seul et qu’il trompe par une incessante musique d’ascenseur.
Le silence révèle la peur de ceux qui veulent le tromper et, partant, se tromper.


vendredi 24 avril 2009

Mestre Prunac : COUMA, YOY, LOU MOUNDE ES FAOU

Toujours ce voyage à rebours dans ce monde vieux de 150 ans & + .
Mestre Prunac, boulanger de son état, il est l'ancêtre du "bloudin" de Carpentras F. Jouve. Mais aussi, pré-félibre sétois, originaire de Mèze - mais rien n'y transparaît du moins dans sa langue, il fit un recueil de poésies & proses : Las Fougassas.
Ce texte en est un extrait ; prémonitoire d'une époque, très actuelle, traite des fraudeurs, des malhonnêtes, des escrocs & des imposteurs???
Ce morceau de la pensée d'un homme garde toute sa valeur, intemporelle voire universelle, des bas instincts de l' espèce humaine... La critique acerbe des "faux" & des voleurs est plus que d'actualité, elle préfigure notre futur proche. Devons nous attendre d'autres "valeurs", ou pouvons nous les dépasser ? Seul l'avenir le dira.

Pour lire ce texte, il faut se souvenir de la prononciation française, il est basé sur la transcription phonétique francophone. De ce fait, facile à lire pour nous contemporains du Languedoc, il nous donne les traits de caractères de la langue d'alors, parlée à Sète & sa région sous le second empire... Presque un fossile, espérons le contraire!


COUMA YOY LOU MOUNDE ES FAOU

Janvié 1859

La bonna fé dé la terra es banida;
Dé faoussétat raré es lou qué n'a pa.
Ou, vey dé gens qué n'an l'âma ramplida
E qu'an toujour soun espit à troumpà.
La counciença es una boursa en séda:
Sé yé metten pa jamay qué dé maou,
Né sourtis pa qué dé, faoussa mounéda,
E d'aqui ven, qué yoy lou moundé es faou.

Lou moundé es faou, car sé fay fossa banqua
As magazins é dessus lous marcas;
Las bonnas gens qué yé van à, la franca,
Trop counfiens, quaouquafés soun dupas.
Lous intrigans, grandissimas parlayrés,
Nou fan moussà sa marchandiza naou;
Mais lous ruzas, qué soun dé fins croumpayrés
Dins sous discours vézou qué tout es faou.


S'un patélin vou toca la manéta
E sé vou parla émé soun toun mièlous;
Sé, vou souris é vou fay la bouquetta,
Dé quaouqué piège alor mésfiza-vous.
Tel qué nou flatta ou qué trop nous encensa,
Entr'el sé dis: Siès pa qu'un gros nigaou!
Sé lou dis pa, ben souven sé, lou pensa.
Aqui vézès courra yoy l'omé es faou!

L'omé entrénat per un faou caractère
Es una mescla é dé maou é dé ben:
Dins un lioc saint, assista à la prière;
Dins un tripot, emplègua maou soun ten.
Jout soun mantel, lou fourbé, l'ypocrua,
Saint à la gleyza é diablé à soun oàstaou,
As ïols daou poplé amagna sa counduua,
Mais n'es pa men dira la raouba d'un faou.

Un faou galan, as ïols dé l'innoucença,
Fay brïa l'or é fumà fosse encens
Mais pioy après sé livra à l'incoustença,
Traïs sa fé, sa bella é soun. sermen.
Né fay aoutan lou qué ver la richesse
Tout yé servis à sé plaçà pu naou;
Per y'arrivà, flatta, prègua, caressa,
Proumet sans tèné... ô qué yoy l'omé es faoul

Quand, per lou luxé, un adréch persounagé
Voou ébloui lous qu'an dé caitals,
Pren un zoké, monta un bel équipagé
E fay parada émé dé bèous chivals:
Claqua soun fouet tout lou lon dé sa routa;
L'argen prestat rolla din soun oustaou ;
Mais gara après, gara la banquarouta ! ...
Cé qué luzis n'es souven qué d'or faou.

Quand una nymfa, aou déclin dé soun âgé,
Voou s'attirà dé jouynés cavayès,
Garnis dé far lous plés dé soun vizagé;
Sas dens ramplaça en faussés rastéyès,
Tinta soun pèou qu'un paouquet trop grizéja,
E dé soun busté encoutonna l'ennaou ;
Lou bus y'ajuda à sé tèné pu drécha...
Din sa persouna on vey qué tout es faon.

Tella es l'actriça abïada en déessa,
Doun lou talan vous estouna, Messius:
Quand per soun Joc réjouis, intéressa,
Fay tout aco per vostrés bèous escus.
Lou souer, aou lun, din sa bella parura
Vous éblouis, vou charma, vou fay gaou ;
Mais, vista aou jour, quinta caricatura !....
On vey, Messius, qu'en scèna tout es faou.

Aquesta terra es un vasté téatré
Ounté sé fay fossa fraouda sus tout;
Dé bonnas gens, sus milla, on né vey quatré,
Quand d'intrigans, on né troua pertout.
La survéyença, amay qué siègué granda,
Dessus lou bi, lou tabat é la saou,
N'empacha pa touta la contrabanda !...
Per soun proufit, courra lou moundé es faou!

La fraouda ayci dessus tout fay man bassa.
Vendou dé lach qu'es batéjat dos fés; ,
S'anas croumpà qué qué siègué à la plaça,
Tèné-yé l'ïol, sé voulès vostré pés.
Sé y'a dé gens capablés dé tout fayré
Per s'enrichi pu vité qué noun caou,
Es qu'à l'anfer dégus pensa pa gayré,
E d'aqui ven qué yoy lou moundé es faou.


illustrations Armanac Cetori 1912 & 1913 (collec perso)

jeudi 23 avril 2009

lous dissatiès de Mount-Pelhiè

Pour agrandir, cliquer sur le document!
Reproduction d'un extrait du livre d'or des dissatiès Biblio. Munic. Montpellier.


N°94
- "Les Dissatiès" - (Ceux du samedi) de la revue MÉMOIRES D'OC : LEUR SITE
, Un exposé remarquable sur ce sujet, avec une copie d'une lettre de P. Valéry à F Dezeuze "L'escoutaïre".

Sur cette page tout l'esprit de ce que fut le Montpellier, "vrai" & pas surdoué que nous pouvons connaître.
Cet esprit, cet état d'esprit est en voie de disparition par manque de transmissions réelles & fondées.
Le matériel, le béton ont pris la place d'une douceur de vivre, d'un état des choses qui furent.
Pour nous que des pseudos palmiers d'un mauvais goût, ignorant tout même l'essentiel, mais l'essentiel c'est l'esprit.
L'esprit de Montpellier se sont les dissatiès...
Nous avons au moins leurs "lettres", leurs écrits,...

L'espérance, peut être, peut nous rendre l'Esprit... Belèu!

mercredi 22 avril 2009

Ive Gourgaud : Joseph Louis GLAS (1802-1866)

Suite à l'article initial sur cet auteur peu connu, le spécialiste de la langue Cévenole Ive Gourgaud nous donne des compléments d'informations qui ont leur importance. Ces quelques fleurs pour le 500 ème visiteur...

Voici un auteur cévenol qui fut publié (après sa mort) mais que les ouvrages bibliographiques de référence (Fourié et Gaussen) n’ont pas cité et que Mistral a ignoré dans son grand Dictionnaire(TDF).
Commençons donc par quelques données bio-bibliographiques : d’après les recherches généalogiques de Monsieur Jean Mignot sur le site Geneanet, J. L. Glas est décédé le 23 septembre 1866 à Saint-André-de-Majencoules (près du Vigan) à l’âge de 64 ans. On en déduit qu’il est né en 1802.
Il fut instituteur à Saint-André. D’après les rares indications contenues dans la publication post mortem, il composa ses poèmes entre 1848 et 1861. Voici la référence de cette publication d’après sa page de couverture :


UN FÉLIBRE CÉVÉNOL
Poésies patoises de M. GLAS
Ancien instituteur de Saint-André-de-Majencoules (Gard)
NIMES
Imprimerie typographique Lafage frères
1, place de la Couronne, 1.
1890

Le qualificatif de « félibre » (repris par M. Mignot, cf. plus haut) fait peut-être honneur au poète cévenol, mais il ne correspond guère avec la réalité des dates : à la mort de Glas, le Félibrige n’est même pas organisé en Alès ; il est donc plus qu’improbable que l’humble poète du pays viganais ait eu une relation avec les Provençaux regroupés autour de Mistral. On doit considérer Glas non comme un félibre, mais comme un précurseur des félibres, et nous sommes particulièrement heureux de pouvoir ici attirer l’attention sur une œuvre assez abondante, originale et de plus écrite en viganais, forme de cévenol qui est très peu représentée dans notre littérature.

Voici le détail de l’œuvre de Glas :

1 Uno journado del Moilet 584 vers
2 O Moourice Ribard, expert geometro 332 vers
3 Lou Pornasso 130 vers
4 Responso os segounds vers de Mountet 112 vers
5 O Moussu Ogustin Pourtolez 110 vers
6 Lou poueto cousiniè 92 vers
7 Lou rey parjuro 86 vers
8 L’ibrougno e so fenno 52 vers
9 Lou gal et lou reinal 50 vers
10 Lou reinal et lou bouc 46 vers
11 Lo terro blonqueso 43 vers
12 Lou croupatas et lou reinal 42 vers
13 Lou jubilè 42 vers
14 Hiver sans fi 36 vers
15 O moun fioou, lou jour de soun botemo 28 vers
16 Responso os prumiers vers de Mountet 28 vers

Au total, Glas nous donne à lire plus de 1800 vers (1813), dont beaucoup font ressortir une forte personnalité : l’instituteur est en effet un fervent catholique en pleine terre huguenote, et il ne se gêne guère pour exprimer ses opinions politiques et religieuses dans des poèmes ironiques, souvent passionnés. Ces modernes sirventès, il faut le remarquer, ne sont jamais dirigés contre les opinions religieuses de ses concitoyens : il attaque le roi d’Italie (poème n°7), et lesdits Montet et Maillet sont moqués, l’un pour son ignorance et l’autre pour sa gourmandise, sans qu’il soit fait mention de leurs croyances (poèmes n° 1, 4 et 16) Dans une tout autre tonalité est écrit le poème qui suit (n°14) on y découvre une réelle sensibilité, ainsi qu’une culture classique discrètement affirmée.


Hiver sans fi

Aoutrosfés los sosous régnavou sus lo terro
Chaqu’uno per soun tour ; si fosièou uno glouèro
Dé si céda lou pas ol temps qu’éro morquat.
Mais, disou qu’ou ogut quaouquo difficultat
Et qu’ou fatch tant dé bruch, si sou tant quorélados,
Qu’o lo fi, sul terren, los coïffos sou sooutados.

Dé tout oquéstés trins ni sérié résultat
Qué lou frech, oquésté an, soï s’es endoroïrat.
L’hiver, lo pus michanto, o gognat lo victouèro
Et voou sos très surs faïré quitta lo terro.
Si dis, d’un aoutré biaïs, qu’oquesté an, Oppouloun
O counfiat soun char o quaouqué Phoétoun
Qué, réboussié d’oquel qué trouvan din l’histouèro
Bien hiuen de s’opproucha, s’élouègno dé lo terro,
Sé mestré Jupiter l’en fo pas repenti
Ooumen risquoro pas dé nous faïré rousti.
Tant y a qué din Juin encaro lo verduro
O péno o coummençat d’embéli lo noturo ;
Los flourettos qu’en Maï estalou sos coulous
Oou p’encaro hozortat d’espéli sous boutous.
Lou coucut si cobis, lou roussignoou soouvagé
Tout escas nous o fach entendré soun romagé
On oousis pas din l’air lous oousélous countens
Célébra per sous cants lou rétour del Printemps ;
Lo fournigo dourmis, l’obeillo trofiquouso
Resto din lou brusquet et fo lo vergouniouso ;
Lo cigalo aïmo tant l’ordou d’un bouon sourel
Qué si presso pas gaïré o sourti del crubel ;
Tristés et hérissats, lous poulettous, pékaïré !
Quittou pas dé pioula, s’occlato(u) jous so maïré. Tout
si sentis del frech, los mousquos, lous mouïssaous
D’enpiéï l’estiou possat oou pas quittat sous traous ;
Lou borbojoou mouris, l’hiroundello esfroïado
N’o p’encaro pensat o bosti so nisado,
Et lo véïren béléu répréné lou comi
D’Othènos ou d’Orgos, per papus révéni.


"extrait de : Cahiers de Littérature Cévenole (CALICE) n°4, éditions Aigo Vivo, contacts : ive.gourgaud@orange.fr"


mardi 21 avril 2009

Un "grand" de Montpellier L-X de Ricard : Comunard, fédéraliste, félibre...: un homme libre

Dans cette ode au latin l'on resent toute la pensée de ce montpelliérain trop vite oublié par l'histoire (sa vie cliquez sur ce lien), mal commode dans ses prises de positions, les oubliettes de l'histoire officielle sont le linceul de sa pensée Libre & résistante. ( cliquez sur le texte pour le lire)




Pétrarca & la Provence : 705 ans après...


En 1904 fut célébré le 600 ème anniversaire de Pétrarque, tant en Vaucluse que dans sa ville natale Arezzo, les félibres y prirent part. Pour le 705ème ils pourraient en faire de même... En souvenir de Laure de ... Noves ...

Li festo de Pertarco En Arèzzo e en Avignoun

Li dòu siesen centenàri de la neissènço de Petrarco soun estado celebrado en Avignoun li 16 e 17 juliet, e en Arrezzo ( Itàli) lou 20 de juliet de 1904. Lou majourau Guilbert, delega pèr Prouvenço, a, dins de brinde pouti, fa resclati sa lengo maire. Après un discours enaurant la memòri de Petrarco a remet au sendi de la vilo un brout de lausiè culi à Vau-cluso, envertouia d’un riban i tres coulour d’Itàli.
A di pièi aquest sounet coumpausa pèr la felibresso Genina Houchart d’Entremont :


Arèzzo


Arèzzo! Vilo bello, au mitan dei plus bello,
Grande entre lei plus grando en remendre, salut!
La naturo, d’amour e de rai t’enmantello;
Gui, Vasari, Guittone enfioncon toun estello!

Pertrarco, subre-tout, relargo toun eslu!...
Aquéu qu’a tant treva nouesto fouent clarinello,
Sarié countent se vuei, dins ’qué jour de belu,
Nous entedié te dire :” Avèn lou memo Elu!”

La glori de toun fièu s’a jamai vist d’egalo,
Nous fai gau de pensa qu’es uno Prouvençalo
Qu’enamourè soun couert au lus de sa bèuta;

Es Lauro qu’empurè la radiouso flamo
Dòu pouèto, e raubè l’engèni de soun amo,
Pèr l’emparadisa dins l’Inmourtalita!

lundi 20 avril 2009

Vasile Alecsandri : Oda ostaşilor români

Vasile Alecsandri (1821-1890) poète, dramaturge, folkloriste, diplomate et homme politique roumain. Il est considéré comme le créateur du théâtre et de la littérature roumaine. Homme politique.Aux fêtes latines de Montpellier de 1875, Vasile Alecsandri est primé, en présence de Mistral, pour son Chant du Latin. Ils restèrent en contact comme les principaux piliers de la culture latine d'alors.

Oda ostaşilor români

Juni ostaşi ai ţării mele, însemnaţi cu stea în frunte!
Dragii mei vultani de câmpuri, dragu mei şoimani de munte!
Am cântat în tinereţe strămoşească vitejie,
Vitejie fără seamăn pe-acel timp de grea urgie
Ce la vechiul nostru nume au adaos un renume
Dus pe Dunărea în Marea şi din Marea dus în lume!

Vin acum, la rândul vostru, să v-aduc o închinare,
Vin cu inima crescută şi cu sufletul mai tare,
Ca eroi de mari legende, vin să vă privesc în faţă,
Voi, nepăsători de moarte, dispretuitori de viaţă,
Ce-aţi probat cu-avântul vostru lumii pusă în mirare,
Că din vultur vultur naşte, din stejar stejar răsare!

De la domn pân' la opincă, duşi de-o soartă norocoasă,
V-aţi legat în logodire cu izbânda glorioasă
Ş-aţi făcut ca să pricepem a trecutului mărime,
Măsurându-vă de-o seamă cu-a strămoşilor nălţime,
Ş-arătând, precum prin nouri mândrul soare se arată,
Cine-am fost odinioară, cine iar vom fi odată!

Să trăiţi, feciori de oaste! Domnul sfânt să vă ajute
A străbate triumfalnic în cetăţi şi în redute,
Ca la Rahova cu turnul, ca la Griviţa cu zborul,
Ca la Plevna, unde astăzi cei întâi aţi pus piciorul,
Înfruntând pe-Osman-Gaziul, şi prin fapt de bărbăţie
Ridicând otară mică peste-o mare-mpărăţie!

O! viteji de vită veche! Auziţi în depărtare
Acel vuiet fără nume ce răsună ca o mare?...
Sunt bătăile de inimi a întregui neam al nostru
Ce adună zi şi noapte dorul lui cu dorul vostru,
Sunt vărsările de lacrimi pentru-acel care se stinge,
Sunt urările voioase pentru-acel care învinge!

O! români, în faţa voastră, colo-n tainica cea zare,
Vedeţi voi o rază vie care-ncet, încet răsare,
Străbătând prin umbra deasă de lungi secoli adunată?
E voiosul fapt de ziuă mult dorită, mult visată,
E lumina re-nvierii, e luceafărul sperării,
E triumful luptei voastre, soarele neatârnării!

Dragii mei! din focul luptei oteliţi când vă-ţi întoarce
La cămin, unde românca, aşteptând, suspină, toarce,
Tot poporul: rudă, frate, soră, mamă şi părinte,
Ca la domni, cu pâini şi sare, vor ieşi vouă-nainte.
Căci din voi fieştecare poartă-n frunte o cunună
Şi de gloria de astăzi, şi de gloria străbună!

Pas dar! pas tot înainte! timpul vechi din nou zoreşte!
Viitorul României dat-a mugur ce-ncolteşte!
O, copii! de voi sunt mândru, simt acea mândrie mare
Care creşte cu mărirea unui neam în deşteptare.
Mi-am văzut visul cu ochii, de-acum pot să mor ferice!
Astăzi lumea ne cunoaşte: Român zice, Viteaz zice.

Mirceşti, 28 noiembrie 1877

M. Glas : LOU GAL ET LOU REINAL

.
M. Glas fut instituteur à Saint-André-de-
Majencoules dans le Gard au XIX° siècle. Ses oeuvres ont été lues avec intérêt, non-seulement par les habitants de nos Cévennes, mais aussi par tous les amateurs de cette poésie patoise qui ne manque ni de charme, ni de saveur.
A rebour d'Arnavielle, il écrit dans une graphie très phonétique qui laisse la place à une morphologie réelle de langue "mascle" de ce pays si âpres. L'on s'aperçoit que certains "A" traditionnels des parlés d'Oc deviennent "O", comme dans "Lo Fountaino". Ce trait de caractères de certaines langues du Massif Central est là bien en avant. Toute cette oeuvre est une mémoire vraie d'un "païs" & d'un temps... Il fut le traducteur de certaines Fables de La Fontaine en voilà une :


LOU GAL ET LOU REINAL
(Lo Fountaino, libré 2, fablo 14)

Un viel Gal bien espérounat,
Qu'oviè d'expérienço et qu'oviè estudiat
Et counouissié o founs los rusos, lo pratiquo
Del Reïnal, dé lo maltré et dé touto lus cliquo,
S'èro quiat sus un aoubré prou nhaou
Per survéïa l'oré-bestiaou.
Un bigré dé Reïnal qu'oviè sentit lo pisto
Orivo oqui o l'improuvisto.

— Oou! fraïre, dis ol Gal qué saro lous orpious,
Venen dé fa lo pes embé toutes lous tious.
Dovalo d'en omoun, vèni, moun comorado,
Qué ièou ti fagué uno brassodo;
Mi rétardés pas trop, vèni sans pus torda
Dovant qué siegué nuech: aï dè comi o fa
Et to raço, pardiou, es trop interressado
O cè qu'oquélo pes siègue lèou publiado.
Aro oourés pas poou dé loungtemps
Dé mos patos ni dé mos dents.

Poudès courri lous camps et fa vostrés offaïrés

Séren toutés omits et viouren coumo fraïrés.
Dé tout cè qué t’aï dits préné o témouen lou ciel,
Vèné reçaoupré oïci lou poutou froternel…..
Lou Gal qu'èro toujours quiat sus soun broncagé,
Quand oguet del fripoun escoutat lou lengagé,
Li respouon sans si dérengea:
— Save qué vénés pas, oïci, per forcégea
Et cé qué m'as countat, moun cher, entré ti véïré
Pas qué toun air ou m'o fach créïré
Et pouos coumpta qué souï chormat
Qué siègue tu qu'ou m'agués onnounçat.

Oval dous chis lébriès qué battou lo sémèlo

Sou, sègu, de courriès qué pouortou lo nouvello;
Sou dé brigrés bien évèïats
Omaï, pordiou, semblou pressats;
Ti respouondé qu'oou pas lo goutto.

Vésé qu'oou prés oquesto routto,

Dovalé, espéro un paou, sou pas bién luen d'oïci;
Pourren toutes nous réjoui.....
Lou Reïnal li respouon: — Pa per huéï, comorado.
Lèvo lo couèto en l'air et, l'oouréïo quiado,
De suito poouset soun bobil
Et foguet jouga lou botil.
Et lou vieil Gal escocolavo
Dé véïré coummo cominavo.

En riguen dé so poou dé los alos bottet

Et contet:
— Ka, ka, ra, ka.
Mi crouquoras pas.
Doublè plosé et grand bouonhur
Quand on pouot troumpa un troumpur.

Albert Arnavielle : LOU CASTAGNIE

.
"Primadié", dans le sens première génération des félibres cévenols, Albert Arnavielle écrit dans son introduction des Chants de l'Aube, recueil de ses poèmes, son point de vue sur la langue & l'écriture de cette dernière :


"j’affirme que l’orthographe que j’ai suivie est celle qui rend notre langue de la manière la plus intelligible; je l’affirme d’après les expériences que j’ai faites à ce sujet. J’ai souvent mis, en effet, sous les yeux de beaucoup de personnes (et de jeunes enfants même) des compositions provençales et languedociennes écrites avec des orthographes diverses, et j’ai remarqué qu’en général on lisait avec facilité celles qui étaient orthographiées à la manière des Félibres, tandis qu’on hésitait à déchiffrer les
autres, avec leur agglomération de lettres et d’accents superflus"

Peut on parler de sagesse de prémonition, de simple bon sens, l'histoire jugera.

LOU CASTAGNIE

O grand aubre de la castagno,
O moun castagniè cevenòu,
Per te canta sus la mountagno
Trouvarai be quicon de nòu!
Moun amo, à ta rusco arrapado,
Vè-la d’amour que per tu bado,
Coumo tous verds pelous hou fan...
Pourrièu, de la roro vesino,
Pulèu derraba ta racino,
Que toun noum de moun cor d’enfant!

T’aime, dins la sesou de glaço,
Quand siès quiha sus lou roucas,
Alor que l’auro s’esquialasso,
En s’acoussant dins tous brancas,
Ai! de ta fièio te rènd véuse:
Vè, revouluno embé lou féuse...
N’aurai mai, vèngue lou printems!
As dich. “Aurage, bramo, flambo!
Dempièi cent ans, dre sus ma cambo,
Te morgue tu, morgue lou tems! ”
O veteran de las Cevenos,
Lou Raiòu, o vièl toujour verd,
A de ta sabo dins sas venos,
Car viéu de l’auro e de l’ivèr!
E sous enfants, raço racejo
Màujou, ‘mbé lou boun pan de sejo,
Tas castagnos, sèr e mati;
Bévou lou vi que Diéu nous mando;
També, la meno franchimando,
Vè, de coumo aqueles n’a-ti?
...


jeudi 16 avril 2009

Jean Jaurès & le patois : languedocien & provençal...

Un article inattendu, pour le canal habituel, d'un grand homme, qui paya de sa vie, son engagement pour la paix & le peuple ( cliquez sur le texte pour l'agrandir )


Alan Costantini : Tintin, LOU PELICAN &... lou Capelan

Un discour de notre ami Alain, idéal, pour cette période d'après Pâques.


Tóuti li legèire de l’album « Lou scètre d’Ottokar » d’Hergé, counèisson bèn la Sildavìo, « lou reiaume dóu pelican negre ». Quau, demié éli, s’es pas demanda ounte lou dessinaire èro ana destousca aquesto bèsti simboulico pèr n’en faire l’emblèmo d’aquéu païs imaginàri. La responso s’atrovo en Belgico que sufis de vesita si glèiso pèr s’avisa qu’aquest aucèu i’es representa de pertout. Lou tintinoufile que siéu coumprenguè acò quouro descurbiguè, estabousi, que lou mèstre-autar mouderne de la catedralo Sant Michèu-Santo Gudulo à Brussello èro fa d’uno taulo de vèire repausant sus dous pelican d’aram.

Segound uno legèndo forço anciano, lou paire pelican, s’un cop atrouvavo si pichot mort dins lou nis, s’estrassavo lou flanc emé soun bè e lou sang que raiavo de sa blessaduro li reviéudavo. En lis engendrant d’abord, pièi en li fasènt reveni d’emé li mort, lou pelican èro ansin dous cop paire, coume l’es Diéu pèr nous-autre. Autambèn lou pelican venguè lèu un simbèu dóu Criste que pèr soun sang nous purifico, nous douno la vido, nous nourris dins l’eucaristìo. Pèr-ço-que i’a ges de provo d’amour mai auto que de vueja soun sang pèr sis ami, lou pelican represento tambèn lou degrad soubeiran de la carita. Mai d’un prelat prenguèron un pelican dins si armarié, coume lou cardinau Lavigerie archevesque d’Argié e de Tunis, primat d’Africo, au siècle XIXen. Vuei es Mounsegne Bernat Ginoux, lou nouvel evesque de Mountauban, que porto un pelican sus soun bel escut d’armo. L’animau adourno peréu soun bastoun pastourau.

Alan Costantini

mardi 14 avril 2009

Jousèp Coste : L’ Oulivié


un peu de poèsie sétoise pour bien commencer la semaine, & puis l'Olivier est symbole de paix en ces temps de Pâques juives & latines, la semaine prochaine orthodoxe...

L’ Oulivié

Oulivié mièjournau que lou sourel poutouna,
S’alandes dins la pas ta ramilha d’argènt,
A toun oumbra, en estiéu, s’alisa e s’acantouna
La reglanaire au pèu negre ou blound,mès lusént.

Dins lou cèl blu l’aubeta se festouna
Qu’à toun brancage vèrd vènoun d’un gaubi gènt,
Cantà lous aucèlous, e mai d’un cop s’estouna
La cigala embaurada, à toun grel trelusènt.

Jusqu’au travalhadou, quand, de cagna treboula
Pèr mantène l’esper qu’en tout cor reviscoula,
De fresquièira e d’amour i’apares la susou;

Am’un flasquet au fresc qu’à ta branca pendoula,
Fas tène loint, la set... car en touta sesou
Jout ta fiolha amarganta abrigues la doussou.

Jousèp Coste
Felibre de l’Auboi
Armanac Cetori 1894 – paja 36
( 1893 - Ceta )


vendredi 10 avril 2009

Voyage en Grèce : Quelques photos

Pas de mots que des photos...

Que chacun laisse aller son imagination...





















Mars avril 2009